Puzzle ^^''

Light se tenait accoudé à une fenêtre du grand corridor, regardant d’un air maussade, boudeur et enfantin, l’extérieur de l’école. Givre sur sa tête en fesait de même. La fin d’après-midi était loin d’être au beau fixe, et le temps semblait se dégrader à vue d’œil. Il n’était que 15 heures, et déjà, le ciel semblait noir. Un orage se préparait, l’empêchant de seulement effleurer l’idée de voler aujourd’hui. Il poussa un soupir lourd de signification. S’il n’était même pas capable de faire la seule chose qu’il savait faire, ça en devenait lamentable. Il se retourna alors, peut-être un peu trop brusquement… assez du moins pour faire tomber une grande statue qui se tenait juste à côté de lui, l’une de ces armures vides, ensorcelées, qui gardaient le couloir.

Il rattrapa au vol le casque, se félicitant un instant de ses excellents réflexes de joueur de quidditch… et se maudissant la minute d’après quand, dans un fracas assourdissant de métal chutant sur de la pierre, le reste de l’armure s’éparpilla en mille morceaux sur le sol. Light releva ses «épaule, pris un air dépité et se passa une main sur le visage. Givre fit de même. Non mais c’était pas possible, même les armures étaient contre lui ! Certes, il se cherchait une occupation, mais les puzzle, c’était pas son truc. Il y avait fort à parier que l’armure en question se retrouve avec un bras à la place d’une jambe, une main à celle d’un pied quand il en aurait fini avec elle. Il regarda un bout du couloir, puis l’autre, avant d’hésiter visiblement à s’enfuir en courant de ce lieu.

Mais à peine avait-il fait quelque pas que l’image de son père lui apparue dans sa tête. Il était censé avoir un certain courage, non ? lui, le fils du fameux auror légendaire Remi Lawliett, si ? bon, vu qu’il n’y avait personne… Il commença à s’en aller en sifflotant… et revient quelques minutes après. Quelques fractions de secondes plus tard, il était assit par terre, dans un intense concentration qui lui donnait un air plus comique qu’autre chose, essayant de revisser une des cuisse de l’armure dans l’emplacement réservé à… la tête. Givre, qui entre temps était descendu de la tête de son maître, regardait celui-ci d'un air un peu curieux, mais aussi amuser... Mais vous avez déjà essayer de remonter une armure, vous ? Enfin bon, il ne tarda pas à se rendre compte que ce n’était pas bon, et qui lui manquait de nombreuses petites pièces pour attacher le tout. Et voilà notre Attrapeur, à quatre patte par terre, le nez près du sol, en train de chercher tout ce qui aurait pu servir d’attache à la carcasse de métal, alors que la tête de cette dernière, posée sur la fenêtre, semblait rire aux « éclats, à en juger par sa visière qui se relevait et retombait bruyamment.

"Oh ça va toi ! Continue et je te laisse comme ça ! "

cria t-il à l’armure avec mauvaise humeur, en lui tirant la langue, avant de reprendre un air désespéré de gamin de trois ans se rendant compte qu’il venait de casser avec son ballon un vase plutôt coûteux…

Elle passa son sac à l’épaule en maudissant les premières années qui pouffaient dans les recoins de la bibliothèque. Ils ne pouvaient donc jamais se taire ! C’était agaçant à la fin, tous ces ricanements. La bibliothèque était sensée être un lieu silencieux pour qu’on puisse y travailler, tu parles ! Elle quitta la salle en jetant un regard assassin aux responsables. Puis elle se retrouva dans les couloirs. Qu’est ce qu’elle allait faire maintenant ? Son devoir n’était toujours pas fini, enfin ce n’était pas une entorse à l’habitude. Elle le rendrait encore en retard. Son professeur ne s’en étonnerait pas. Evie soupira, elle ne voulait plus travailler, elle ne pourrait plus se concentrer. Elle s’arrêta dans le couloir et posa son visage contre la vitre froide. Le ciel semblait annoncer une bataille. Déjà le tonnerre grondait au loin comme des roulements de tambour et le ciel s’obscurcissait. C’était assez impressionnant, mais la serdaigle connaissait bien les caprices du temps, surtout à Poudlard. Le silence était parfait, le couloir était désert, la plupart des élèves étant en cours. Elle ne demandait rien de plus. Elle avait fermé les yeux et serrait entre ses mains la plaque militaire de son frère. Elle aurait tellement voulu lui dire qu’il lui manquait. Evidemment, ça ne pouvait pas continuer un bruit déchira le silence. Comme si quelqu’un avait cassé une pile d’assiettes. Evie rouvrit les yeux et se retourna. Le bruit semblait étouffé, il venait sans doute de plus loin.

Elle se remit en marche, les sourcils légèrement froncés. De nouveau le silence, seul le bruit de son jean traînant sur le sol. Evie n’était pas tellement rayonnante, ses yeux maquillés, sa peau pâle, son visage assez renfermé et cette habituelle chemise noire qui la fondait dans la masse. Ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval d’où s’échappaient des mèches folles qui lui barraient le visage. Toujours à la recherche du coupable de ce vacarme. Elle parcourut tout l’étage et enfin en se penchant à l’entrée du dernier couloir elle vit de quoi il s’agissait. Un garçon était devant une armure éparpillée sur les pavés. Il avait l’air d’un enfant qui a commis encore une bêtise et qui ne semblait pas savoir comment la réparer. C’était plutôt drôle. Evie se mit en marche dans le but de passer sa colère sur un innocent. C’était devenu une de ses activités favorites. Elle s’avança, silencieusement bien sûr, pour pouvoir faire sursauter l’élève. Enfin, quand elle ne fut plus qu’à quelques pas, elle s’arrêta. Elle venait de reconnaître la personne en question. Light Lawliett. Il était en cinquième année à Serdaigle. Même si Evie était parfois méchante, elle n’irait pas jusqu’à provoquer ceux de sa propre maison. Elle avait au moins une qualité : elle était loyale. Le jeune homme était grand, surprenant avec ses cheveux bleutés et ses yeux de couleurs différentes. Elle ne lui avait presque jamais parlé, fallait dire qu’elle ne parlait pas à grand monde et puis, lui, était nouveau. Sans doute une des seules choses qu’elle savait sur lui. Et puis il y avait son chat, elle l’aimait bien.

Evie se laissa glisser contre le mur et posa son sac à côté d’elle. Elle ne mit aucune finesse dans ses gestes, de manière à préciser sa présence. Elle ramena ses genoux contre la poitrine et les entoura de ses bras. Puis sur un ton ironique, elle lança :

" T’as fait du beau travail, il y a pas à dire ! "